Le 8 mai à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs – La Résistance c’est maintenant

Lundi 08 mai. La commune de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs accueille la troisième édition d’un machin nommé « Course de la Résistance ». C’est à Jean-Pierre Barbier, président du Conseil Départemental (et partisan notoire de la construction d’un Center Parcs dans les Chambarans) qu’on doit cette brillante idée. Officiellement il s’agit, à travers différentes courses (à vélo et à pied) de « rappeler le sens historique de la date du 08 mai »( la Libération, pas le massacre de Setif) en « mettant en lumière les lieux emblématiques de la seconde guerre mondiale en Isère ». Dans les faits, on a plutôt affaire à une énième opération de communication sur le dos de la Résistance visant à se donner bonne conscience tout en encaissant un maximum d’argent frais. Car, fait notable, la participation aux courses est payante (de 5 à 25 euros selon les parcours).

On est quelques-uns a être énervés contre ce genre d’opérations d’auto-célébrations visant à une unification factice autour d’une Histoire mythifiée, alors que dans la vraie vie la guerre des classes n’a jamais été si féroce.

D’une part la Résistance est loin de l’image d’Epinal des livres d’histoires (conflits entre ces différentes composantes, culte des chefs, présence de l’extrême droite). D’autre part, la résistance est sans cesse conjuguée au passé. Les autorités préferent en donner une version sentant fortement la naphtaline et servant le storytelling national, tout en envoyant dans le même temps ses pandores nasser et gazer les manifestants comme à Paris le 01 mai.

Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs est aussi à moins de 20 kilomètres de la ZAD de Roybon, ou l’on lutte toujours contre l’implantation d’une usine à touristes. Au lendemain d’une élection qui a donné le pouvoir à un larbin de l’ultralibéralisme et vu une candidate néofasciste récolter plus de 33% des suffrages exprimés, il nous a semblé utile de rappeler que la résistance est vivante et pas au musée.

Munis d’une banderole et de tracts, on était quelques-uns à s’être levé tôt pour faire entendre une autre musique que celle de la fanfare. Le tractage s’est bien passé.

pdfLa Résistance c’est maintenant

 

La banderole, ou était écrit « la résistance c’est ici est maintenant » a été décrochée au bout de 10 minutes par des agents de la mairie. On a pu la récupérer pour la tenir à bout de bras plus de trente minutes. On a même eu droit à une interview avec photo du Daubé. Mais, alors qu’on partait, les gendarmes sont intervenus. L’un d’eux, trés agressif, nous l’a arraché des mains, tout en nous gratifiant d’une leçon de morale sur le thème du « vous devriez avoir honte de faire ça ». Le dialogue était impossible. Dommage, on aurait aimé lui demander s’il avait honte d’appartenir à une police qui vote à 65% pour les néofascistes du FN qu’auraient combattu les résistants célébrés 20 mètres plus loin. On a pu aussi noter que dans la (F)rance de Macron la Marseillaise avait remplacé le chant des partisans.

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